En décidant de faire bouger les lignes, Mario Dragui aide ainsi François Hollande, le candidat socialiste en pole position pour le deuxième tour qui a fait de la croissance son credo de campagne, contrairement à son adversaire, le président sortant qui, lui, est un champion de la rigueur.
Mais il faut mal connaître Nicolas Sarkozy. Tout opportuniste qu’il est, il n’a pas son pareil. Dès qu’il a appris l’idée d’opter pour la croissance, alors qu’il se trouvait sur un plateau de télévision, il s’est empressé d’adopter la proposition.
Ce changement d’attitude de Sarkozy sur la rigueur budgétaire démontre, si besoin est, que l’homme est prêt à se mettre au diapason des circonstances du moment. Son objectif c’est de briguer un second mandat présidentiel. Sans jouer les Madame Soleil, on peut dire que les jeux sont faits à moins d’un miracle.
Par contre, pour François Hollande, la déclaration du président de la Banque centrale européenne constitue du pain béni, ce qui lui permet donc de tirer les marrons du feu.
La situation où se trouvent la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal dont les dirigeants ont choisi de privilégier la rigueur, ne fait qu’empirer et s’avère non rentable au fil des jours.
C’est pourquoi, il leur est suggéré de changer le trop de rigueur par une dose de croissance. La donne ne fait que conforter la position et donc le credo politique défendu par le représentant du parti de la Rose.